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L'action dans Fin de partie

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Message par Marion Morère Dim 5 Déc - 1:42

22.11.10


L'action dans Fin de Partie


Qu'est-ce qui est raconté ?

-> La pièce peut reposer sur la question du départ de Clov, sur sa prise d'indépendance par rapport à Hamm.
-> Nell meurt.
-> Hamm s'affaiblit, il finit par renoncer.
-> Les phrases "Ca avance" et "Quelque chose suit son cours" reviennent plusieurs fois, mais le lecteur a au contraire l'impression d'une immobilité, de quelque chose construit sur la répétition.

I. Une nouvelle dramaturgie

A. Une construction mathématique

1. La répétition

Il y a répétition dans la paroles, les gestes et déplacements, les effets sonores.
-> Dialogues : "Ca avance." ; "Ce n'est pas l'heure de mon calmant ?" (p.19/24/50/65/93) ; "Je te quitte, j'ai à faire." (p.21/24) ; "Tu n'en as pas assez ?" (p.17/62) ; "Ne reste pas là, tu me fais peur." (p.41/46/86).
-> Gestuelle : Allers-retours entre la cuisine et la pièce où ils se trouvent ; Manipulation du tabouret ; Promenade et mettre Hamm au centre ; Allers-retours entre les deux fenêtres.

2. Variations

Il y a parfois des répétitions de phrases qui se ressemblent : "Alors nous mourrons./Alors nous ne mourrons pas." (p.18) ; "Alors je vous quitterai./Alors je ne vous quitterai pas." (p.53) ; "Tu n'as qu'à nous achever..."(p.53) ; "Est-ce qu'il marche ?..." (p.64-65) ; "Comment vont tes yeux ?..." (p.19/51)

3. Construction fondée sur la symétrie

Ouverture du texte : monologue de Clov, puis de Hamm (p.13-14)
Clôture du texte : idem (p.105-110)
On observe trois mouvements:
1er mouvement: début du dialogue – fin de l'histoire (p.16-73)
2ème mouvement: reprise du dialogue – fin de l'histoire de Hamm (p.73-91)
3ème mouvement: reprise du dialogue – sortie de Clov (p.97-107)

a) Premier mouvement

-> Premier échange jusqu'à la manifestation de Nagg et Nell (p.13-27)
-> Echange Nell/Nagg (p.27-37)
-> Exploration de l'extérieur par Clov, première promenade (p.37-46)
-> Echange Clov/Hamm sur la puce, (p. 48-49), le chien (p.55-57), la combine de Clov (p.62-65)
-> Histoire de Hamm, réveil de Nagg, retour au récit de Hamm (p.63-73)

b) Deuxième mouvement

-> Prière de Nagg pour la dragée – retour de Nagg dans sa poubelle (p.73-75)
-> Echange Hamm/Clov – inspection des poubelles par Clov + mort de Nell (p.75-83)
-> Deuxième promenade (p.83-86)
-> Solitude de Hamm – sortie de Clov (p.86-88)
-> Reprise du monologue de Hamm (p.89-91)

c) Troisième mouvement

Exploration de l'extérieur par Clov (p.91-103)
Les adieux de Clov (p.104-107)

4. Géométrie dans l'espace

Les déplacements sont construit selon quatre diagonales: le mouvement est fait uniquement par Clov :
-> Fauteuil/porte
-> Fauteuil/fenêtre de droite
-> Fauteuil/fenêtre de gauche
-> Fauteuil/poubelle

Le fauteuil de Hamm bouge deux fois et revient au centre (promenades). Il y a aussi un déplacement d'une fenêtre à l'autre et un déplacement de la porte à la fenêtre de droite.

B- Une partition musicale

Il y a une alternance entre mouvement et immobilité qui rythme la pièce, par exemple lorsque Clov tourne dans la pièce pour chercher un endroit pour le réveil), ainsi qu'une alternance parole/silence (il y a 400 didascalies «un temps» et un seul «silence» p.74).
Les unités rythmiques ont une longueur très différente, marquées par des répétitions, des pauses, des reprises...


II.Une parole arrachée au silence ou le renouvellement des structures dramatiques

La parole est ici une parole inscrite dans le silence, qui a une valeur dramatique très forte. Elle émerge dans le silence comme si elle luttait contre le néant, comme si la base du texte était le silence et pas la parole.
Hamm p.90, ligne 4-10.
Beckett travaille en épurant constamment. Le texte s'ouvre déjà sur une fin : «Fini. C'est fini. Ca va finir. Ca va peut-être finir.» (Clov). Le langage ne répond pas à sa fonction habituelle qui est de faire évoluer, car il dit l'impossibilité de dire et st étouffé par le silence.
Il y a une dégradation des relations père/fils, maitre/esclave, Nell/Nagg donc de la relation amoureuse, de la relation au divin et de la relation à la nature. Il y a une sorte de parti-pris anti-sentimental, anti-lyrique.
Il y a un amoindrissement du récit, une fragmentation. Il n'y a pas de tout cohérent, ce qui fait que le lecteur doute constamment de ce qu'il a compris. Il y a un refus de construire un sens univoque et un refus de cohérence narrative, psychologique et chronologique. C'est un récit elliptique, troué.
Il y a également un amoindrissement des corps qui sont fragmentés, handicapés, impuissant, raide, mécanisé (chaise roulante, poubelles...) et prennent ainsi une position burlesque.
Tout cela remet en question les principes traditionnel du théâtre, car nous sommes face à une déconstruction et à un dépouillement qui déstabilisent le spectateur.

Marion Morère

Messages : 17
Date d'inscription : 21/11/2010

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