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Méthode et entraînement à la dissertation

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Méthode et entraînement à la dissertation Empty Méthode et entraînement à la dissertation

Message par Flora Jeu 4 Nov - 20:22

Voici la méthode de dissertation, suivie de l'entraînement sur le sujet "Travailler rend-t-il heureux ?" :


La Dissertation


Le sujet de dissertation prend toujours la forme d'une question : Travailler rend-t-il heureux ? L'art peut-il être sans règles ?

Qu'est-ce qui est évalué ?
La capacité du candidat à rendre intelligible sa pensée. Il s'agit de purifier son discours de tout ce qui est subjectif. Il faut se faire comprendre d'un homme invisible, d'un total inconnu. Le point de départ est l'idée que même avec un parfait inconnu on partage quelque chose : la raison. C'est le seul point commun entre les hommes qui ne soit pas aléatoire. Tout doit être explicité. Par convention, on emploie le « nous » dans une dissertation philosophique, car il est la compréhension et l'intelligence communes. C'est un exercie rhétorique. La raison est ici le pari que nous pouvons nous comprendre et nous entendre sans avoir rien en commun et malgré les préjugés, dans le but de trouver la vérité.

Comment d'organise une dissertation ?
Une introduction, un corps de texte subdivisé en plusieurs sous-parties (de 2 à 4) et une conclusion. Platon écrit dans le Phèdre : « Un beau discours doit être comme un corps. ». Au sens le plus extérieur, un corps est un ensemble bien proportionné ; ainsi doit être les parties du discours. Un corps est également un ensemble articulé ; ainsi un bon discours est un discours dont les articulations (transitions) sont solides. La transition est le moment où les idées s'articulent, où l'on passe d'une idée à l'autre. Une transition doit toujours être plus solide que les parties qu'elle articule.

Quelle est la fonction de l'introduction ?
Montrer la pertinence de la question. Il faut toujours commencer par légitimer le sujet proposé. On peut commencer par donner un exemple de la vie courante illustrant la difficulté de la question.
--> Exemple : Pour le sujet « Travailler rend-t-il heureux ? » on peut dire que :
Les gens qui sont au chômage sont généralement en situation de mal-être. S'il n'y avait aucun lien entre travail et bonheur, cela ne
s'expliquerait pas.
Définir une problématique. La fonction d'une problématique est de mettre en ordre les problèmes soulevés par la question. Cet ordre peut provenir de la mise en relief de l'un des aspects du sujet. Un sujet de philosophie réunit généralement deux notions. Il est conseillé d'introduire un troisième thème, qui permettra de faire le lien entre les deux premiers.
Annoncer le plan.

Qu'est-ce qui structure chaque partie ?
Chaque partie est une thèse qui permet de répondre en partie à la question.
--> Exemple : - Le travail est antonyme du bonheur.
- Le travail est une condition du bonheur.
- Le travail est identifiable au bonheur.
Avancer des arguments, donner des exemples et citer des références.

Quelle est la fonction de la transition ?
Avancer le caractère partiel et insuffisant de la thèse précédente pour introduire la thèse suivante, qui doit être plus pertinente et rationnelle. Ce qui donne sa force à la transition, c'est sa capacité à détruire les thèses adverses : le vrai s'avère en réfutant le faux. La dissertation est donc une succession de réfutations.

Quelle est la fonction de la conclusion ?
Un gage de cohérence. Il faut rappeller les étapes du développement. C'est une sorte de miroir de l'introduction, un rapport synthétique de ce qui a été fait.




Entrainement à la dissertation


«TRAVAILLER REND-T-IL HEUREUX

Ces deux termes peuvent s'exclure, s'identifier ou s'articuler (de manière causale ou conditionnelle). À cela on ajoute un troisième thème: LIBERTÉ.


I.Le travail est l'antithèse du bonheur

En Occident, le travail est toujours associé à l'idée de malédiction et de punition. C'est le salaire d'une faute. Le travail est conçu par les hommes comme une forme de souffrance dont ils pourraient se passer. Il continue d'être conçu comme une expiation cosmique. Il est vu ainsi car il déforme celui qui le pratique, il fait violence au corps et à l'esprit. La vie authentiquement humaine pour l'aristocratie grecque ou la noblesse féodale est la vie de loisirs par opposition à la vie laborieuse. L'homme libre est celui qui n'a pas besoin de travailler. L'école, d'après l'étymologie (scolh = loisir), est une activité désintéressée et donc un loisir. Dans le travail, il y a une dimension aliénante et déformante. Dans l'étymologie, le travail au sens de tripalium est un instrument de torture et de déformation psychophysique. Dans cette mesure, si le bonheur est forcément un état de liberté, alors le travail est l'exact opposé du bonheur, puisqu'il est un état d'aliénation. Ainsi le travail est l'obstacle qui empêche d'atteindre le bonheur. La plupart des gens diffèrent leur épanouissement en des temps qui ne sont pas des temps laborieux. Notre vie laborieuse n'a qu'une seule promesse, c'est de nous libérer d'elle. On a toujours tendance à penser que le bonheur se trouve dans un ailleurs, dans un au-delà du travail.

Transition :
Pourquoi le travail est-il une nécessité si il constitue une source de souffrance ? Cela signifie-t-il que les hommes sont tous masochistes ? Est-ce interprété comme un malheur que d'être au chômage ? La déformation par le travail n'est pas gratuite. Pourquoi appelle-t-on la salle d'accouchement la « salle de travail » ? C'est une salle de torture et de mort possible, mais de souffrance qui donne vie. Le travail est l'effort par lequel le neuf peut apparaître. Le travail est l'activité réformatrice par laquelle l'homme fait surgir du neuf et du beau. Sans travail, notre forêt est une jungle, avec lui il devient un jardin dans lequel il est agréable d'aller converser. C'est par le travail que la nature devient civilisation.


II.Le travail est une condition du bonheur

Le travail nous identifie, il est un moyen de reconnaissance et d'identification sociale. Que devient l'homme qui sort de ce processus d'identification ? La vie, dans la mesure où elle n'est pas organisée par une activité, est une vie vaine. Le bonheur ne peut pas être un état d'oisiveté ni un état de solitude, il est une activité qui valorise l'individu mais également son environnement. Le travail est l'ensemble des activités par lesquelles le monde devient habitable, il est ainsi un processus d'humanisation. Si le bonheur implique la connaissance de son identité dans la société, alors il implique le travail. Le bonheur au sens le plus large est une relation d'identification entre l'individu et le tout. L'homme heureux est celui qui est capable de se reconnaître en quelque chose qui n'est pas lui. L'existence humaine singulière a besoin d'un groupe. Il y a un rapport de conditionnalité entre travail et bonheur. Si le bonheur est non pas l'inactivité, mais l'activité qui permet l'identification de soi dans le monde, alors cette activité nécessite le travail. On ne peut pas s'épanouir dans l'inactivité.

Transition :
Le travail doit être vu comme la condition de l'épanouissement. Mais peut-on radicaliser cette proposition ? Que peut-on faire de pire à peintre: brûler ses toiles ou lui couper les mains ? Ce ne serait pas de le priver du fruit de son travail mais plutôt de le priver de cette activité laborieuse.


III.Le travail est le bonheur

L'épanouissement et le bonheur sont liés non pas aux effets de l'activité mais à l'exercice de l'activité elle-même. Il faut donc identifier purement et simplement travail et bonheur. Le travail n'épanouit que celui qui consent librement à la pratiquer (consentement individuel). Ce que l'on fait librement nous fait du bien. Le travail est le bonheur lui-même s'il est l'effet d'une décision libre.


Conclusion :
Le travail a un caractère ambivalent. Il est en même temps en puissance la contrainte qui nous aliène et en même temps la contrainte qui nous libère. Il peut ainsi devenir l'un ou l'autre selon l'exercie de notre libre-arbitre. La même contrainte qui rend fou est celle qui rend heureux.[center]
Flora
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