Dissertation: La beauté est-elle relative ?

La beauté est-elle relative ?

--> La beauté est-elle conditionnée par des paramètres à définir ? Ce conditionnement la rend-elle variable ? Y a-t-il des critères objectifs de la beauté ? Y at-il un idéal de la beauté ? Si oui, peut-on le définir ?

Intro : Manifester la diversité d’attentes par rapport à l’art (couloir d’un musée), c'est manifester les différences d'idées de la beauté.


I. Il n’y a pas de critères objectifs de la beauté -> La beauté est relative

- relativité spatiale
- relativité temporelle (idéal canonique plastique humain de la beauté : homme pour les Grecs [les dieux grecs sont tous virils sauf Aphrodite] puis la femme)
--> Les critères esthétiques varient en fonction des cultures, des époques : le goût est variable, il est conditionné par la culture. L'expérience de la beauté serait conditionné par un contexte culturel singulier.
- relativité physiologique qui forge le goût différemment (cécité, daltonisme, surdité…)
- relativité psychologique : nos expériences sont insubstituables. Chacun est façonné par une stratificaion d'expériences qui lui sont propres et dont il n'est pas absurde de penser qu'elles conditionnent son appréciation esthétique du monde.

--> Relativité naturelle et culturelle, beauté = relative

--> Thèse perspectiviste : la beauté est une propriété du regard porté sur le traitement de la chose (et non la chose elle-même)

T : Les critères de l’appréciation de la beauté sont relatifs, mais l’exigence de la beauté est universelle (il n’existe pas de société sans arts et religion, et donc sans idée de la beauté, c'est un fait anthropologique). L’art est le vecteur sacré de l’Homme. Si il y a Homme, il y a idée du Beau.
Par l'absurde, si l’expérience de la beauté est totalement relative, pourquoi aucune agence de voyage au monde ne propose un circuit touristique avec Sarcelles alors que toutes proposent d’aller à Venise ? Est-ce par convention que nous allons à Venise ? Est-ce par conformisme stupide ou y a-t-il quelque chose d'objectivement beau ? Et si l’on peut se mettre d’accord sur la beauté, peut-être que l’on peut se mettre d’accord sur la laideur, quels en sont critères ? Est-ce que quelqu’un dira qu’Elefant man est beau ?

II. Il y des critères objectifs de la beauté, les canons.

Règles codifiées depuis le IIIe et IVe s par Plotin (néo-platonicien)

- la symétrie en largeur avec des proportions : Pascal « L’Homme aime ce qui lui ressemble et c’est pourquoi il préfère la symétrie en largeur. » --> le corps et la visage sont l’archétype de tout art plastique.
- l’harmonie (fille d’Arès et d’Aphrodite : réconcilie les contraires) : notes π réconciliées pour faire un accord
- l’eurythmie : valeur du mouvement. Un bon rythme, une dynamique qui permet la correspondance et la synchronisation
- la grâce : (charis en grec) un geste gracieux est un geste dans lequel on ne voit pas l’effort ; + on sent la contrainte, + le geste est laid. Pour le corps et le visage, le sens est différent : on sent l’esprit qui transparaît dans la chose (visage mort différent visage vivant).

--> Il y a des critères objectifs de la beauté. La chose qui ne présente pas ces règles sera considérée comme objectivement laide.

T : Continuité sur la règle de la grâce : s’il y a des canons et que l‘on peut appliquer scrupuleusement ces règles, comment se fait-il que l’on ne peut pas faire apparaître la beauté à chaque fois ? Le canon n’est pas une condition suffisante de la beauté. Ce qui est beau a quelque chose de fascinant et de captivant qui est inexplicable. Pour la beauté survienne, il faut un peu de hasard.


III. Art et hasard.

La beauté a pour vocation de surprendre, la connaissance du canon tue la surprise. C'est le même paradoxe que la rencontre amoureuse. Après la rencontre, on se demande comment on a pu ne pas la rencontrer.

- la beauté est totalement nécessaire et totalement contingente. Sans être tout à fait objective, elle n'est pas tout à fait relative. Il faut que la beauté soit incalculable, hasardeuse pour nous séduire (surréalisme où la beauté doit être étonnante, surprenante)
(dernier coup de peinture mis au hasard qui finalise l’œuvre, Vinci)

--> Le beau est un hasard objectif d’une harmonie imprévisible.