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L'angoisse

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Message par Flora Jeu 4 Nov - 20:31

Voici l'exercice de réflexion sur l'angoisse :


Exercice de réflexion :
Qu'est-ce que l'angoisse ?


L'angoisse est une passion, c'est-à-dire quelque chose qui nous tombe dessus sans qu'on le veuille. Contrairement à la peur, l'angoisse s'éprouve face à quelque chose d'impalpable. Dans l'angoisse, tout est caché, la menace est à la fois partout et nulle part : c'est la mort. On a le sentiment d'un péril dont on ne peut pas définier exactement la nature. On angoisse pour rien, mais on a peur de quelque chose. C'est précisément RIEN qui angoisse. Il n'y a jamais aucune raison de s'angoisser, jamais de cause objective, alors que lorsqu'on a peur, il y a toujours une raison objective. Dire qu'« il n'y a aucune raison de s'angoisser » ne peut pas rassurer, car c'est justement parce qu'il n'y a aucune raison que l'on s'angoisse. L'angoisse est l'absence intégrale de raisons. Etymologiquement, ce mot exprime l'idée d'un resserrement de la gorge.

Qu'est-ce que la mort ? Ce n'est pas un objet ni un individu, elle n'est pas objectivable. C'est ce qui est toujours imminent, comme le dit le proverbe allemand : « Dès qu'un enfant vient à naître, il est déjà assez vieux pour mourir ». L'angoisse est la passion par laquelle nous éprouvons l'imminence de notre propre disparition. On ne peut jamais dire les modalités exactes de la mort, et c'est pour cela qu'elle est angoissante. Elle est omniprésente mais n'est nulle part localisable. Mais si nous n'avions pas conscience de cette imminence, il n'est pas sûr du tout que l'esprit de l'Homme pourrait se développer, car il nn'aurait pas conscience d'être fini. L'angoisse est une passion fondatrice dans la mesure où, en révélant à la conscience son caractère fini, elle la fait accéder à l'humanité. Il y a donc une corrélation essentielle entre la pensée et l'expérience de l'angoisse. La conscience de la vie, et donc de la mort, semble être un privilège et un malheur réservés à l'humanité. L'angoisse peut être due à la recherche constante, à l'exigence existencielle de la vérité. Ainsi, la physique quantique (cf. Max Planck) peut être angoissante car elle a un fonctionnement irrationnel : on ne peut prévoir à la fois la vitesse d'une particule et sa localisation, ce qui conduit à une mise en question de la rationnalité dans la mesure où, en terme de probabilité, une particule élémentaire peut être à deux endroits à la fois. Il y a une faille dans la physique contemporaine car la physique quantique contredit la physique relativiste et inversement : ainsi, ce qui fonctionne pour l'infiniment grand ne fonctionne pas pour l'infiniment petit. Les physiciens actuels tentent de découvrir un système qui fonctionnerait pour les deux. La théorie la plus récente (la théorie du tout) a été établie par Lisi, un surfeur californien.

La perspective de l'imminence de notre disparition renvoie à notre appartition et peut donc conduire à une quête identitaire. L'angoisse de la mort est l'angoisse de l'absence, tandis que l'angoisse de la vieillesse est l'angoisse de la présence pourrie par l'absence. Le visage du vieillard est un visage où tout est à découvert : il expose, parce qu'il en a gardé trace, tous les états de l'âme. La vieillesse est à la fois un sommet de détermination et la promesse de la disparition. Elle est l'âge sans après, l'âge de l'avènement. C'est une présence qui est déjà une promesse d'absence. L'agonie est l'idée du combat entre l'esprit et la matière, la lutte entre l'âme et le corps. L'angoisse n'est pas juste la peur de souffrir, c'est la peur du Néant. La souffrance est en revanche une authetification de la présence. L'angoisse est la peur de mourir avant d'avoir tout accompli, comme le souligne le proverbe grec « On ne peut savoir si un homme a été heureux que le jour de sa mort ».

Les matérialistes ont conscience de la mort comme quelque chose qu'il faut ignorer, comme le dit Epicure au IIIème siècle avant J-C : « Lorsqu'elle est là je ne suis plus là, et si je suis là c'est qu'elle n'est pas là ». Pour Epicure, la mort est une anesthésie, et il ne faut donc pas en avoir peur. C'est un éternel rendez-vous manqué et les hommes, d'après les matérialistes, s'angoissent pour rien. Mais ce n'est pas tellement que les hommes craignent la mort : cette crainte est l'envers du désir d'immortalité. Ce désir vain est fondé sur une opinion, et un sage, pour Epicure, est celui qui sait renoncer à ce désir de vie éternelle.

Si on angoisse avant un examen, c'est parce qu'on ne sait pas quel sujet va tomber, et c'est cette incertitude qui est angoissante. Cette incertitude a également à voir avec l'incertitude de la mort. Il y a aussi, bien sûr, l'incertitude de la réussite. L'angoisse est le fait que l'on n'aie pas de contrôle sur le monde. On ne peut pas avoir de certitude autre que celle que l'on va disparaître. Toute projection dans l'avenir est une perspective angoissante. L'angoisse nous renvoie à une sorte de fatalité, de quelque chose d'inéluctable et d'inévitable.
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