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La matière et l'esprit

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La matière et l'esprit Empty La matière et l'esprit

Message par Flora Mer 26 Jan - 17:38

Matière → Mater / ulè
Esprit → spirtus / intellectus / animus / psuchè / nous

Peut-on trouver un critère de distinction infaillible entre la matière et l'esprit ?


IDENTITE ET DIFFERENCE

Lampe, table, volonté, voiture, désir, tableau, rêve,... Classer les termes entre faits psychiques et faits physiques : personne ne se trompera jamais. Nous effectuons tous intuitivement la différence. Toute notre existence est structurée par une différence psycho-physique. Entre matière et esprit, il ne semble pas y avoir commune mesure. Les choses de la pensée paraissent substantiellement distinctes des choses du monde, au point que nous ne les confondons jamais, ou plutôt que lorsqu'on les confond, on est considéré comme fou. Tout se passe donc comme si il y avait une différence de nature entre la matière et l'esprit, comme s'il y avait deux ordres parfaitement hétérogènes de la réalité. Les idées ne sont pas nourrissantes. Toute notre existence est structurée par le sentiment d'une différence que personne n'est capable de spécifier.
Bien que nous ayons le sentiment d'un distinction radicale entre matière et esprit, nous pensons toujours leur corrélation sur le mode de la causalité : nous constatons à chaque instant que l'esprit agit sur la matière. Il y aurait donc une interaction causale psychosomatique, notamment dans le cas de la volonté. Inversement, les faits physiques agissent sur les états mentaux, par exemple la passion. Il y a des sentiments qui nous viennent à partir de faits physiques. Faits physiques et faits psychiques semblent en permanence covarier, et être reliés par des liens d cause à effet. Mais si il y a un différence substantielle entre la matière et l'esprit, il ne peut y avoir d'interaction,et si il y aune relation de cause à effet, c'est qu'il n'y a pas de différence substantielle. Pour qu'il y ait une relation de causalité entre deux phénomènes, il faut que ces deux phénomènes partagent un peu de leur nature, soient apparentés. Ainsi, soit il y a différence substantielle, soit il y a relation de cause à effet.

Qu'est-ce qui caractérise un fait matériel ?

→ La matière occupe un espace. Selon le modèle standard de la physique, elle est toujours constituée de particules subatomiques invisibles et indivisibles au-delà desquelles on ne peut pas remonter. C'est ce qui correspond à un potentiel d'énergie et ce qui, par nature, est mesurable et commensurable.
→ Par opposition, l'esprit est ce qui n'est pas mesurable. Quelle est la surface d'un désir ? Le poids d'une volonté ? La distance entre deux rêves ? Les faits psychiques seraient caractérisés par leur caractère inquantifiable.

La différence entre les deux serait don l'espace. Mais l'esprit occupe un espace, et cet espace est la chair. L'esprit humain paraît toujours chevillé à un corps, qui lui est une matière parfaitement mesurable. L'énigme de la corrélation psychosomatique est concentrée dans le corps humain.


Jeu de mots platonicien (dans le Phédon) : sema-soma
sema = la tombe, mais aussi le signe (véhicule du sens) ; soma = le corps
→ sema-soma = incarnation-incarcération (qui exprime)
L'incarnation peut être vécue comme une forme d'emprisonnement. On prend toujours mal le fait d'être réduit à un corps. Le corps n'est pas seulement un amas de cellules, il est aussi une grande cellule de prison. Il n'y a pas de possibilité de métempsycose (= transmigration de l'âme), du moins dans la pensée occidentale. Nous avons d'abord un rapport de souffrance avec notre matérialité. Le corps est également le véhicule des états de l'âme, de l'intériorité vers l'extériorité. C'est le tremplin qui nous rend manifeste par le regard d'autrui, la moyen qui nous permet d'exprimer notre être. Comme le dit Aristote, « Le corps est une âme rendue visible », ou encore « L'âme est la forme du corps ». Comme le mot qui est le véhicule de l'idée, le corps est en quelque sorte le véhicule de l'âme et le moyen par lequel le dialogue devient possible.

Ancienne histoire de la tradition juive :
Un roi, pour garder son magnifique verger, a choisi deux gardiens un peu particuliers : l'un aveugle, mais qui peut bouger, et un cul-de-jatte qui peut voir. Le lendemain, le roi s'aperçoit que les gardiens ont mangé tous les fruits du verger car l'aveugle a pris l'autre sur ses épaules : corps (aveugle) + âme (cul-de-jatte) = tentation. L'incarnation, parce qu'elle fait naître la sensibilité, fait aussi naître la tentation. Pour éviter cela, il faut ajouter la raison, un principe directeur.


LE CRITERE DE DISTINCTION

Tout se passe comme si nous faisions un tout en étant deux. Y a-t-il un critère qui permette à coup sûr la distinction entre la matière et l'esprit tout en faisant droit à la relation de causalité qui les unit ?

→ Toute matière occupe un espace, et serait donc réductible à une forme de rationalité, tandis que les faits psychiques seraient inétendus. Mais si l'esprit paraît immatériel, il ne paraît jamais sans siège, sans demeure. Il est toujours quelque part (le cerveau, le livre,...). Il semble habiter le corps humain, et plus particulièrement le crâne, derrière les yeux. Ce critère est donc mauvais, car l'esprit est attaché à la matière d'une façon telle que l'on ne peut jamais tout à fait l'en distinguer.

→ Le critère de l'évidence est prôné par Descartes, dans son Discours sur la méthode (programme de manuel scolaire rédigé en français).

On est face à une procédure sceptique de mise en doute de la réalité, qui commence par la mise en question de l'expérience sensible. Celle-ci ne peut pas être principe car elle est trompeuse. Ensuite, on regarde du côté de la démonstration, et Descartes dit ici que les hommes aux-mêmes sont sujets à l'erreur, et la démonstration analytique ne peut donc pas non plus être principe. Mais même en disant que tout est faux, on affirme un principe : la pensée. Celle-ci authentifie le fait qu'il y a bien une réalité qui n'est pas seulement un fantasme subjectif ; d'où la proposition « je pense, donc je suis ». On ne peut pas douter du fait que l'on doute, sinon c'est que l'on ne doute plus. Ainsi, tout se fonde sur la puissance de la réflexivité pensante. Par conséquent il y a bien un être, qui pense (c'est ce que Descartes appelle la res cogitans). On ne peut pas nier qu'on pense, parce qu'en le niant on penserait. Il y a donc quelque chose qu'on ne peut nier qu'en affirmant.
Même si ce n'est pas vrai, n'importe qui pourrait s'imaginer être incarné sans perdre quoi que ce soit de lui-même (c'est la raison pour laquelle on peut comprendre l'idée de métempsycose). On peut s'imaginer sans corps sans imaginer pour autant que l'on se supprime. Ainsi, se désincarner ne voudrait pas dire nécessairement s'éteindre. Descartes veut dire que ce que « je » suis est irréductible à toute forme de matérialité. Comme il le dit dans ses Principes de la philosophie : « Nous connaissons manifestement que pour être nous n'avons pas besoin d'extension ». Descartes exprime l'idée d'un dualisme substantiel. Mais dans ce cas, c'est la relation de causalité entre matière et esprit qui devient incompréhensible. C'est pour cela que Descartes défend ce dualisme ontologique tout en pensant un monisme pathétique. Pour lui, il n'y a même pas besoin de justifier rationnellement la distinction du corps et de l'âme : cela fait partie des évidences les plus fondamentales, il n'y a pas besoin de critère car nous le savons instantanément. Est profondément ancrée en nous-mêmes cette conviction que nous sommes une res cogitans et non une res extensa.
Pour Leibniz (fin XVIIème siècle), l'argument de l'évidence est l'alibi de l'ignorance : c'est contestable car cela permet d'affirmer tout et n'importe quoi. Selon lui, toute vérité doit pouvoir être démontrée ; or Descartes ne démontre pas la distinction substantielle, il la montre, la pose. L'évidence, c'est ce que l'on affaiblit à vouloir prouver.
Selon Descartes, l'Homme se sait évidemment et immédiatement comme res cogitans, malgré un monisme anthropologique pathétique.


→ Le critère d'intentionnalité est un concept de la philosophie médiévale, repris au XIXème siècle par Brentano (cf. La psychologie d'un point de vue empirique, 1894), puis par Husserl dans la phénoménologie. C'est Brentano qui propose que l'intentionnalité soit le propre des faits psychiques. C'est le fait que tout fait mental a pour propriété de viser quelque chose qu'il n'est pas, de se rapporter à quelque chose d'autre que lui-même. Husserl résume cela en disant : « Toute conscience est conscience de quelque chose ». La matière n'aurait pas cette propriété. Un fait psychique peut toujours rencontrer et faire l'épreuve de quelque chose d'autre que soi. On peut contester ce critère en citant l'exemple du tournesol qui cherche le Soleil, ou des systèmes cybernétiques qui s'adaptent à des circonstances extérieures à eux. C'est cependant le moins mauvais critère, car dans tout fait psychique on peut toujours distinguer l'acte de visée intentionnel du contenu visé, et il ne semble pas que l'on puisse rendre compte de la nature de la matière sur la même structure sémantique.

Aucun des critères n'est parfaitement satisfaisant, par conséquent la question de la relation entre la matière et l'esprit est énigmatique et aporétique.



LES SOLUTIONS THEORIQUES

La loi du problème est que plus on spécifie la différence moins on peut penser l'identité, et plus on spécifie l'identité moins on peut penser la différence.

Descartes, Les passions de l'âme

Descartes identifie le siège de l'âme en la glande pinéale (ou épiphyse) se trouvant dans le cerveau, et dont on ne comprend toujours pas exactement la fonction (même si elle semble liée aux cycles du sommeil). Cela semble être le point de rencontre entre la verticalité transcendante et l'horizontalité immanente. Descartes observe que tout dans le cerveau est double, sauf une chose : la glande pinéale. Or l'âme est le principe de l'unité, la capacité de ramasser en une unité toute une diversité de choses : le jugement est toujours l'identification de différences réelles. Donc si l'âme a un lieu, ce ne peut être que celui-là.
Dans l'article 30, Descartes réfute l'idée que l'âme est sans étendue car on ne peut pas la diviser ; dans l'article 31 il affirme l'idée qu'elle siège tout de même en un point matériel.
Un corps est soumis à une loi harmonique : chaque partie renvoie dynamiquement au tout et le tout à chaque partie. L'âme est justement cette relation entre les parties et le tout. Elle est conjointe à toutes les parties car elle est la relation même qui les unit. Parce qu'elle est ce principe d'identification, l'âme épouse tout le corps. L'âme est indivisible, contrairement à la matière. Si on détruit le corps, on ne détruit pas l'âme : elle est immortelle. La mort n'est pas la désagrégation de l'âme (sinon elle serait un principe matériel), elle que séparation de l'âme et du corps. Le paradoxe de la position cartésienne est que l'âme sans lieu n'est pas sans siège. Le centre par lequel elle rayonne est l'épiphyse. Nos sens ne nous délivrent que des informations désordonnés caractérisées par leur homogénéité ; l'âme est ce principe par lequel elles sont ramenées à la singularité d'un esprit, d'une subjectivité. C'est une sorte de filtre.
Du point de vue cartésien, il y a deux substances pour une présence.

Baron D'Holbach (XVIIIème siècle), Système de la nature

Ce texte reprend les idées principales des matérialistes pour contrer le dualisme/
Le dogme de la spiritualité est aussi le dogme de la dualité : il y a au moins deux choses dans le réel, la matière et l'esprit. C'est une théorie vague : quand on pense l'esprit hors de la matière, on ne pense pas. Donc tout est matériel. Pour D'Holbach,toute connaissance est basée sur la sensation car il est aussi empiriste. Dans la troisième phrase, il pose le problème de la relation de causalité entre deux choses substantiellement distinctes et dit qu'une telle chose est impossible. L'argument suivant est celui de la liberté : si l'esprit est insubstantiel, comment peut-il être dans une situation de captivité vis-à-vis du corps ? La fin du paragraphe réfute l'argument théologique de la chute : on ne peut pas répondre ç une question scientifique en avançant un mystère théologique. De plus, pour les matérialistes, l'hypothèse de Dieu est le fantasme le plus insensé. Si on se sert de la religion pour justifier cela, c'est soit à caue de l'ignrance, soit à cause de la malignité. La foi serait le subterfuge inventé pour justifier les choses ignorées fondamentales qui nous caractérisent. La thèse dualiste est donc selon D'Holbach indéfendable.
Selon lui, il y a bien plusieurs états de l'être, mais tous ces états sont matériels. L'unification évoquée par Descartes a bien lieu physiquement. Pour D'Holbach, il n'y a pas de relation psychosomatique mais seulement des relations physico-physiques, de la matière avec elle-même en ses différents états. D'Holbach est un physiciste.
Dire que tout est matière n'est qu'une façon d'éviter le problème en ne faisant de l'esprit rien d'autre qu'une matière : le cerveau.

Watson, La psychologie telle qu'un béhavioriste la voit

éthologie = science des comportements animaux.

Ce texte est l'article qui inaugure l'école béhavioriste, qui dit qu'il faut supprimer l'hypothèse de conscience et observer les comportements humains visibles. L'entreprise béhavioriste est une entreprise pragmatique. C'est également une forme de scepticisme vis-à-vis de la conscience.
Pour Watson, il faut donner un statut scientifique authentique à al psychologie, statut qu'elle cherche depuis Aristote mais n'a toujours pas. Watson cherche à faire de la psychologie une science exacte. Il s'oppose en cela à Brentano qui fait l'hypothèse contraire : il fait porter toute la science sur l'existence d'une conscience intentionnelle, avec une psychologie qui repose sur l'introspection. À la spéculation sur les états intérieurs de l'âme, Watson substitue la description des comportements observables. Ce qui pose problème, c'est qu'on ne peut pas répéter une expérience puisque les sujets seraient influencés par la première. Or le principe de la science expérimentale est de pouvoir répéter plusieurs fois une même expérience et d'obtenir à chaque fois les mêmes résultats. L'Homme est un être si intelligent qu'il faut tout lui cacher pour pouvoir l'observer, parce que la conscience du but de l'expérience à laquelle il participe modifie son comportement.
La science a par nature vocation à produire des lois, et la vertu d'une loi est sa capacité à permettre l'anticipation, comme le dit Auguste Comte : « Science donc prévoyance, prévoyance donc action ». Pour Watson, le but du behaviorisme est de prédéfinir le comportement humain comme celui d'un animal (Pavlov, expérience du chien : si on fait écouter une musique à un chien pendant six mois au moment où on lui donne de la nourriture, lorsqu'on met en suite juste la musique le chien se met à saliver). Cela a beaucoup intéressé les grands industriels américains comme Ford, qui ont cherché à stimuler les ouvriers pour qu'ils soient les plus efficaces et les plus productifs possible en suivant les principes béhavioristes. On présuppose qu'on peut substituer un ouvrier à un autre, ça ne fera pas une grande différence. Celui qui est allé encore plus loin est le disciple de Watson, Skinner. Alors que Watson pensait pouvoir prévoir le comportement somatique de l'Homme, Skinner est allé jusqu'au bout de la théorie en disant que l'on pourrait également prévoir son comportement verbal.
L'introspection est la méthode traditionnelle de la psychologie. Watson prétend que cela ne peut pas être une méthode fiable car si elle donne des informations, elle ne nous les donne qu'à nous. Or la science n'est pas subjective ; l'introspection ne peut donc pas être une méthode scientifique. On ne peut pas exhiber une conscience pour que chacun puisse en faire le tour. On pourrait résumer cette idée en disant : « Je suis mon seul témoin ». C'est jusqu'au vocabulaire de l'esprit qu'il faut neutraliser dans le langage de la science. Comme le dit Ryle, « Il n'y a pas de fantôme dans la machine ».
Le béhaviorisme a sans conteste une efficacité, mais il ne rend pas compte de cet invincible sentiment que nous avons de nous appartenir à nous-mêmes, et d'abord à nous-mêmes. Si une personne se limite à son comportement visible et que la seule personne que l'on ne peut pas observer est nous-mêmes, alors n'importe qui me connaît mieux que moi. Ce principe est illustré par cette « blague »:
Watson et Skinner vont au cinéma, et à la fin, Watson demande à Skinner : « Est-ce que ça m'a plu ? ». Or nous nous attendons à ce que Watson sache mieux que Skinner ce que lui-même ressent et pense. Il faudrait expliquer pourquoi la matière se joue à elle-même le tour de penser qu'elle est autre chose que de la matière. Or ni le behaviorisme ni le matérialisme n'explique qu'universellement nous sommes autre chose que des faits et gestes. Ces deux propositions ne paraissent donc pas tout à fait satisfaisantes.

Aristote, De anima (Le traité de l'âme), Livre II :
« L'âme n'est ni un corps ni sans un corps, elle est quelque chose du corps. (…) L'âme est la forme du corps ».

« Ni un corps » → Réfutation de tout matérialisme. Au sens strict, une âme n'est pas de la matière.
« Ni sans un corps » → Sans être matérielle, elle entretient une relation nécessaire avec la matière. Au sens strict, elle n'existe pas sans localisation, sans incarnation.
« Quelque chose du corps (…) L'âme est la forme du corps » → Instance par laquelle la matière advient de façon déterminée. Un corps sans âme est un corps chaotique (par exemple de la lave en fusion).
Pour Aristote, tout est plein d'âme, avec des degrés d'animation qui correspondent à des degrés de forme. Le dieu est plus fortement singularisé que le chat ou que l'Homme. L'âme est un principe de synthèse, ce qu'Aristote explique en employant le terme de « forme ». Entre la matière et l'esprit, il y a relation d'information. N'étant pas elle-même matière, l'âme a pour vocation d'informer (au sens strict → donner forme à) la matière. Ce qui est vivant se déplace tout seul. Pour Aristote, il n'y a qu'un principe qui se manifeste à divers endroits et en divers degrés, et est absolu dans le dieu.


Parenthèse : Histoire de la physique

Physique = Étude rationnelle du mouvement des corps
1.Aristote
2.Newton → Temps = Phénomène objectif absolu → Le présent est le même partout dans l'univers.
3.Einstein (relativité) → Temps = Variable → Ne vaut que dans le système solaire.
→ Relativité → Grande échelle
4.Planck → Physique quantique → Infiniment petit
→ Probabiliste
Selon le modèle standard de la physique contemporaine (relativiste + quantique), la vie est le phénomène le plus improbable qui soit.


Étude d'image : Janus

Janus est un dieu romain à deux visage, souvent représenté au-dessus des portes. Il est le dieu du seuil, qui donne son nom au mois de janvier.
Clé → Changement d'époque, passage possible dans une autre dimension + Pouvoir religieux
Sceptre + Couronne → Pouvoir politique
Un visage vers l'avenir, un autre vers le passé → Conjointure harmonique par laquelle ces deux dimensions distinctes du temps se trouvent réconciliées.
Il manque un visage, son vrai visage, celui du présent, car il est fugitif et invisible, et il échappe à notre intention constante.
Forme de souffrance entre le regret du passé et l'angoisse de l'avenir.
Incapacité de l'Homme à jouir de ce qui est au lieu de toujours se perdre en conjectures.


Les degrés de l'âme chez Aristote :

→ Esprit premier moteur : Tout lui est relatif
→ âme pensante
→ âme locomotrice
→ âme désirante
→ âme sensitive
→ âme végétative

La hiérarchie ne dévalue pas : chaque chose est à sa place et c'est bien ainsi.
Seul ce qui peut le plus peut le moins : ce qui peut se déplacer doit pouvoir désirer, sentir et végéter.


Hegel (1770-1831)

Ouvrages : La phénoménologie de l'esprIT (1805)
L'Encyclopédie des sciences philosophiques (1830)
kuklos = cercle ; paideia = éducation
→ Encyclopédie = Education en cercle, c'est-à-dire lien rationnel entre toutes formes de connaissance, composition logique de connaissances.
Pour Hegel, la présence forme une totalité rationnelle. Rien n'arrive au hasard, mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de hasard : le hasard est nécessaire et est destiné à arriver. Tout ce qui est réel est contradictoire mais il y a comme chez Aristote un moment ultime qui surmonte toute forme de contradiction : l'esprit. À partir du moment où l'on peut nommer la contradiction, on la surpasse. Tout l'univers n'est que l'auto-déploiement contradictoire de l'esprit. Tout ce qui est n'est qu'un degré de négation possible de l'esprit.
Qu'est-ce que l'absolu ? → Pour Hegel, l'identité de l'identité et de la différence (la différence des systèmes de Fichte et de Schelling).
Au fond, la matière est la pure extériorité à soi (la nature extérieure à elle-même). Par opposition, l'esprit est la pure intériorité, ce qui par nature est indécomposable. L'Homme est la réconciliation de l'intériorité et de l'extériorité, de l'esprit et de la matière. Il est en acte l'identité de l'identité et de la différence. Au sens strict, la matière n'est qu'un moment de l'absolu, le moment où malgré cette différence l'esprit commence à se reconnaître dans la matière, car nous sommes capables de reconnaîitre notre corps comme quelque chose qui nous appartient.
Pour Hegel, la matière est le moment où l'esprit s'aliène, le corps est le moment où l'esprit parvient à se reconnaître malgré cette différence car il se l'est donnée à lui-même.

Toute forme de dualisme strict est vouée à l'échec. Mais en disant qu'il n'y a pas de différence, on évacue le problème.
Qu'est-ce qui peut bien s'auto-différencier sans subir une dispersion ? → Seul l'Esprit peu être principe.
Le problème est toujours de surmonter la dualité et de lui faire droit, en montrant qu'elle intervient dans une dynamique plus vaste qui est une dynamique d'auto-identification par la différence.
Tant qu'on pense matière et esprit comme deux statiques, on ne peut résoudre le problème. Il faut penser le dynamisme par lequel l'esprit peut se reconnaître dans ce qu'il n'est pas. Hegel est le seul à produire une explication rationnellement correcte.
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